Specchio Veneziano

Specchio Veneziano ou le miroir vénitien : ce programme met en regard deux compositeurs de la cité des Doges : d’un côté le célébrissime Vivaldi, de l’autre un quasi inconnu, Giovanni Battista Reali, né en 1681 à Venise, trois ans après Vivaldi et mort en 1751, dix ans après son illustre collègue. Lui-même violoniste, il a composé des sonates en trio, dont une Folia très spectaculaire, que Théotime Langlois de Swarte, Sophie de Bardonnèche, Hanna Salzenstein et Justin Taylor mettent en miroir avec la Folia de Vivaldi, aux côtés de quelques autres pages très virtuoses et de redécouvertes absolues, puisque la moitié de ce programme n’a jamais été enregistrée.

Royal Handel

Londres, février 1719, naissance de la Royal Academy of Music. Georg Friedrich Haendel est nommé directeur musical. Allemand d'origine, ayant séjourné quatre ans en Italie, Haendel veut faire de Londres la nouvelle capitale de l'opéra. La seule langue qui sera chantée sur la scène du King's Theatre sera l'italien, et on fait venir tout droit de la péninsule deux autres compositeurs : Attilio Ariosti et Giovanni Battista Bononcini. Tous deux instrumentistes à cordes, ils apportent un nouveau souffle instrumental. L'engouement est considérable : 34 opéras et plus de 460 représentations seront donnés en neuf ans à la Royal Academy. Haendel y crée ses chefs-d' uvre Giulio Cesare in Egitto, Ottone ou encore Radamisto. Ariosti et Bononcini connaissent eux aussi de grands succès entre 1720 et 1723, notamment avec Coriolano (Ariosti) et son sublime air « Sagri numi ». ROYAL HANDEL est un portrait musical de la première Royal Academy of Music. Eva Zaïcik et ses complices du Consort célèbrent la prodigieuse variété du génie haendélien et nous font découvrir des airs inédits d'Ariosti et de Bononcini : « On est saisi par le fantomatique Stille amare , l'irradiante furie d''Agitato da fiere tempeste , la virtuosité de Gelosia, spietata Aletto , le virevoltant L'aure che spira , l'ascèse contrapuntique d Ombra cara ou encore le poignant Deggio morire .

Venez Chère Ombre

La mezzo-soprano Eva Zaïcik rejoint Alpha pour plusieurs enregistrements. Élue Révélation lyrique des Victoires de la Musique Classique 2018 et lauréate cette même année du prestigieux concours Reine Elisabeth de Belgique, Eva Zaïcik est une des artistes lyriques les plus en vue de sa génération. Elle a participé au Jardin des Voix des Arts Florissants de William Christie et collabore régulièrement avec Le Poème Harmonique et Vincent Dumestre... Mais son complice de toujours est le claveciniste Justin Taylor. Ensemble et avec deux autres musiciens issus du Conservatoire Supérieur de Paris, les violonistes Théotime Langlois de Swarte et Sophie de Bardonnèche, ils ont créé Le Consort, qui explore les oeuvres profanes ou sacrées de compositeurs tels que Charpentier, Campra, Clérambault... Pour cet enregistrement, ils ont été rejoints par la flûtiste Anna Besson et la gambiste Lucile Boulanger, toutes deux bien connues du label Alpha, ainsi que Louise Pierrard (viole de gambe) et Thibault Roussel (théorbe).

Opus 1

Si Dandrieu est surtout connu pour ses talents d'organiste, ses sonates en trio méritent une place de premier plan dans la musique de chambre de l'époque. Elles montrent une maîtrise du style et une variété de caractères stupéfiantes. Des danses qui débordent d'énergie, un contrepoint espiègle et fougueux entre les trois parties, des mouvements suspendus par leurs retards à l'italienne très expressifs, de l'articulation, des phrasés, du rythme, de la douceur, de la passion... de la vie. Il les publie sous le nom de Premier oeuvre en 1705, à 23 ans, âge que nous avions quand nous nous sommes rencontrés pour la première fois et avons joué ces sonates : « Opus 1 comme titre pour cet album s'est donc imposé naturellement ! »; disent les membres du Consort. La sonate en trio voit le jour dans la seconde moitié du XVIIe siècle et Corelli, maître du genre, contribue à son rayonnement à travers toute l'Europe. Les sonates en trio de Dandrieu sont marquées par l'empreinte de Corelli. Et lorsqu'il intitule l'une de ses pièces pour clavecin La Corelli, il s'inscrit comme l'héritier du grand maître italien... Nous nous en sommes emparés, pour en proposer une version en forme de Sonata a tre…