← Retourner à la page de l'ensemble

Nora Dargazanli

Clavecin
Photo du musicien
©Robin Davies

Il s’en est fallu de peu ! Classe d’éveil musical, elle a 8 ans : après des essais moyennement concluants sur le basson ou le hautbois, Nora Dargazanli est plus que séduite par la trompette. Elle aurait très bien pu se fixer sur cet instrument, mais décide – bien lui en prend ! – d’aller jusqu’au bout des découvertes permises par sa première année au conservatoire de Cachan. Au tour du clavecin : dès la première note, c’est le coup de foudre et… l’émerveillement au contact d’un son qui parle à l’imaginaire d’une enfant… Son choix est fait et, même si, plus tard, elle se laissera momentanément tenter par le violon, le clavecin demeurera l’élu de son cœur.

Après une année avec la regrettée Isabelle Sauveur, Anne-Laure Lelièvre prend le relais à Cachan et conduira l’élève jusqu’au CSNMDP en sachant à toujours « stimuler et nourrir sa passion ». L’éblouissant récital Scarlatti de Pierre Hantaï à la Cité de la musique auquel l’entraîne son professeur vers ses 10-11 ans y aura beaucoup contribué aussi. Un claveciniste qu’elle admire, tout comme Blandine Rannou ou Scott Ross – dans Scarlatti en particulier, compositeur adoré de l’étudiante. 2015 : quatre « merveilleuses années » s’ouvrent pour Nora Dargazanli avec l’entrée au CNSMDP chez Olivier Beaumont. « Il m’a fait grandir et m’a ouvert les yeux sur beaucoup de choses, il m’a appris à contextualiser la musique », note-t-elle. Son bonheur n’est pas moins vif dans la classe de continuo de Blandine Rannou : des « cours formidables où elle nous demandait souvent d’arriver avec une idée et de la travailler à fond ». Nora Dargazanli n’a pas fini d’apprendre : en 2019, elle entre au CRR de Paris dans la classe de chef de chant de Stéphane Fuget. Une classe ? Plus : un véritable « laboratoire de recherche ». Elle y apprend énormément ; son jeu évolue et s’enrichit au contact des chanteurs.

Depuis la fin de ses études, la claveciniste manifeste un goût prononcé pour le collectif : accompagnement de la Maîtrise du CMBV, collaborations avec des formations tels qu’Opera Fuoco, Matheus, Les Épopées ou Le Consort. Elle participe aussi à l’ensemble de basses Cet étrange éclat, au sein duquel elle côtoie la gambiste Agnès Boissonnot-Guilbault. Les deux jeunes femmes ont livré il y a peu un disque original de transcriptions de trois Suites françaises de Bach (Bathos Records). Premiers pas en studio remarqués d’un duo qui caresse désormais l’idée d’un nouvel enregistrement, de pièces françaises cette fois. En attendant, l’amour de Nora Dargazanli pour l’opéra va trouver bien des occasions de s’exprimer. « L’opéra est le dernier domaine où l’on prend le temps », souligne celle qui place au sommet de son panthéon Haendel, Monteverdi et Lully, et que l’on retrouvera dans des productions importantes durant les mois à venir.